Quels sont les besoins de l’enfant auxquels répond le maternage proximal ? 

Jeune maman portant son bébé endormi contre elle dans une écharpe de portage.

En tant qu’accompagnante périnatale spécialisée dans le lien d’attachement, je suis convaincue que les parents ont tous à cœur le bien-être de leur enfant. Pour répondre aux besoins fondamentaux de votre petit et créer un lien d’attachement solide, le maternage proximal est une pratique à considérer, bien qu’elle ne soit pas encore majoritaire dans notre société. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Et quels sont les besoins de l’enfant auxquels répond le maternage proximal ? Dans cet article, je vais vous expliquer en quoi le maternage proximal est une réponse adaptée aux besoins de votre enfant, et pourquoi il est important d’en prendre conscience dès la naissance.

Les différents besoins auxquels répond le maternage proximal 

Il y a plein de besoins différents qui sont couverts par le maternage proximal. ⁣Attention, cela ne signifie pas que les autres types de maternage (et notamment le maternage distal) ne répondent pas non plus à certains de ces besoins. Simplement, ils en couvrent moins, et n’ont pas forcément toujours le même impact. 

La plupart des besoins auxquels répond le maternage proximal sont des besoins fondamentaux mais finalement basiques : il s’agit de besoins primaires. En répondant à ces besoins essentiels, le maternage proximal contribue à la santé et au bien-être physique, psychique et émotionnel de l’enfant, ainsi qu’au développement de son autonomie et de sa confiance en lui.

Voici une liste de ces besoins couverts par le maternage proximal, qui n’est bien-sûr pas exhaustive, mais elle regroupe les principaux :

Le besoin d’alimentation 

Lors des 6 premiers mois de vie, l’allaitement maternel comblera tous les besoins nutritionnels de bébé, ainsi que sa soif, sans avoir besoin de complément. Par la suite, lorsque bébé commencera à être diversifié, la DME ou diversification autonome comblera elle aussi ce besoin d’alimentation, en complément de l’allaitement maternel (le lait restant l’aliment principal du bébé jusqu’à 1 an). 

Le besoin d’élimination et d’hygiène 

L’HNI (Hygiène Naturelle Infantile) ou le change rapide lorsque les parents sont très attentifs dès qu’une couche est souillée, va répondre au besoin d’élimination, d’hygiène et de confort de l’enfant. En effet, les bébés n’apprécient généralement pas de rester avec une couche mouillée ou sale, ce qui peut les rendre inconfortables et même causer des irritations de la peau. L’HNI permet donc de répondre rapidement aux besoins d’élimination de l’enfant et de maintenir une bonne hygiène. Cette pratique permet un contact plus étroit entre le parent et l’enfant, une meilleure communication entre eux, et renforce le lien d’attachement.

Moi pratiquant l'HNI avec ma fille, durant une tétée, au dessus d'un pot physiologique.

Le besoin de repos/sommeil

Les nouveau-nés et les jeunes enfants ont besoin d’un sommeil régulier et suffisant pour leur croissance et leur développement, et le maternage proximal favorise un sommeil plus réparateur grâce à la proximité physique et au réconfort du parent. Cela peut se faire via le cododo ou cosleeping, le portage, ou encore les siestes à bras ou sur le parent. 

Le besoin de stimulation sensorielle

Le maternage proximal favorise une stimulation sensorielle riche et variée pour l’enfant, qui est essentielle pour son développement cognitif et moteur. Parmi les pratiques du maternage proximal qui répondent à ce besoin, on retrouve le portage, les câlins, la motricité libre, le massage bébé, et la DME notamment.

Le besoin d’autonomie et de découverte 

Le maternage proximal permet à l’enfant de se sentir en sécurité et de développer une confiance de base envers le monde qui l’entoure. Cette sécurité affective lui permet d’explorer son environnement en toute confiance et d’apprendre de manière autonome, car il sait qu’il peut revenir vers sa figure d’attachement en cas de besoin. Le maternage proximal permet à l’enfant de développer une autonomie plus saine et durable. La DME et la motricité libre permettent de répondre aux besoins d’autonomie et de découverte de l’enfant, parce qu’il peut explorer sans entraves, et faire seul, sous le regard bienveillant de ses parents. Il peut ainsi développer ses fonctions exécutives en toute confiance et facilité. Dans une autre mesure, l’HNI permet également de répondre au besoin d’autonomie de l’enfant, qui pourra accéder aux toilettes ou au pot de manière autonome, lorsqu’il ressentira son besoin d’élimination, à partir d’un certain âge qui peut être précoce. L’HNI permet à l’enfant de mieux comprendre les signaux de son corps et d’apprendre à exprimer ses besoins.

Le besoin de contact physique et de proximité 

Les nouveau-nés et les jeunes enfants ont un besoin de proximité physique avec leur parent pour se sentir en sécurité et pour réguler leur stress et leur émotion. Le maternage proximal répond au besoin de contact physique de l’enfant, ce qui favorise la production d’ocytocine, l’hormone du lien social, et le développement de son système nerveux. En majorité bon nombre de pratiques maternantes répondront au besoin de contact et de proximité comme le portage, le peau à peau, le cododo, le massage bébé, l’allaitement, les câlins, prendre souvent son enfant à bras, etc…⁣

Les deux besoins primordiaux auxquels répond le maternage proximal : le besoin de réassurance et de sécurité affective, et le besoin d’attachement 

De manière globale, le maternage proximal répond au besoin de sécurité et de réassurance du bébé grâce à la proximité physique du parent (le fameux besoin de contact), et ses réactions rapides et adaptées aux différents besoins primaires de son bébé. Cela va permettre de poser une base psycho-affective stable et très solide. Cela notamment grâce à la sécrétion d’ocytocine que permettent toutes ces pratiques maternantes. En maternant son bébé on permet le développement d’un lien d’attachement fort et durable, indispensable à sa construction identitaire et à son bon développement futur.⁣

En somme, le maternage proximal répond aux besoins fondamentaux de l’enfant en lui offrant un environnement sécurisant, stimulant et respectueux de ses rythmes et de ses besoins. En adoptant cette pratique, les parents peuvent ainsi favoriser la création d’un lien d’attachement fort et sain avec leur enfant, qui sera bénéfique pour son développement émotionnel, cognitif et social. Bien entendu, le maternage proximal n’est pas la seule manière de répondre aux besoins de l’enfant, mais il représente une option intéressante pour les parents qui souhaitent créer un lien d’attachement fort avec leur enfant et lui donner les bases d’une sécurité affective solide, tout en favorisant son autonomie future. 

En conclusion, le maternage proximal peut être considéré comme une manière de cultiver une parentalité bienveillante, respectueuse et adaptée aux besoins de chaque enfant. Je suis néanmoins consciente qu’il n’est pas toujours possible dans notre société actuelle de mettre en place tous les principes ou pratiques du maternage proximal. Il y a en effet la théorie, nos idéaux, et malheureusement le principe de réalité. C’est important à garder en tête pour ne pas culpabiliser lorsque l’on ne fait pas autant qu’on le voudrait, ou lorsque l’on choisit de faire différemment parce que notre situation ne nous permet pas de faire autrement. On peut également ne pas avoir envie, les ressources et l’énergie suffisante pour tout mettre en pratique, car il est évident qu’en France les jeunes parents manquent cruellement de soutien et de relais, et qu’il est important de prendre aussi soin de sa propre santé mentale et physique. Il faut être ok avec ça. Mais être conscient de ce qui se joue pour le développement de l’enfant, avoir la connaissance, c’est super important pour pouvoir faire des choix éclairés, en conscience. 

Sources et études scientifiques : 

  • Feldman, R., & Eidelman, A. I. (2007). Skin-to-skin contact (Kangaroo Care) accelerates autonomic and neurobehavioural maturation in preterm infants. Developmental Medicine & Child Neurology, 49(4), 274-281.
  • Schore, A. N. (2001). The effects of early relational trauma on right brain development, affect regulation, and infant mental health. Infant mental health journal, 22(1-2), 201-269.
  • St James-Roberts, I., Conroy, S., & Wilsher, K. (1998). Bases for maternal perceptions of infant crying and colic behavior. Archives of Disease in Childhood, 79(4), 316-320.
  • Klaus, M. H., & Kennell, J. H. (1976). Maternal-infant bonding. CV Mosby Company.
  • Marshall, P. J., Reeb, B. C., Fox, N. A., & Nelson, C. A. (2008). Zeanah CH: Effects of early intervention on EEG power and coherence in previously institutionalized children in Romania. Development and Psychopathology, 20(3), 861-880.
  • Stack, D. M., & Muir, D. W. (1992). Adult-infant contact and autonomic nervous system development. Early development and parenting, 1(1), 59-67.
  • Klaus, M. H., & Kennell, J. H. (1976). Maternal-infant bonding. CV Mosby Company.
  • Weiss, S. J. (1999). The clinical significance of attachment concepts: A brief historical overview with emphasis on John Bowlby’s contributions. Clinical Social Work Journal, 27(1), 5-16.

Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive et que de nombreuses autres études scientifiques ont été menées sur le sujet.

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